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Justice sociale
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chronique du 29 janvier 2002
 

Naître à Bethléem en 2002 

 

L'actualité

Le Comité international de la Croix-Rouge condamne la destruction complète de maisons à Rafah (bande de Gaza) par l'armée israélienne. Dans la nuit du jeudi 10 janvier, des bulldozers couverts par des tirs de mitraillette ont pénétré dans la ville et rasé 60 habitations, créant la panique et laissant plus de 700 personnes sans abri.

Les Écritures

« Après leur départ, voici que l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: "Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte; restes-y jusqu'à nouvel ordre, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr."

Alors Hérode ..., entra dans une grande fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants jusqu'à deux ans, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages. »

 

(Mt 2,13.16)

(Note : Le texte qui suit est une composition à partir de témoignages de jeunes filles palestiniennes en stage, l'année dernière, en Norvège)

« Chers amis d'Amérique,

Vous venez de fêter la naissance de Jésus, fils de Marie, à Bethléem. C'est la ville où je suis née. J'aimerais que vous puissiez comprendre ce qu'une adolescente comme moi peut ressentir aujourd'hui en Palestine.

Depuis trois générations, ma famille vit dans un camp de réfugiés sur cette terre sacrée. En 1948, mes grands-parents ont été chassés de leur village et ont été parqués ici. Ils y ont élevé leurs familles; j'appartiens à la troisième génération de réfugiés et il semble bien que mes enfants aussi connaîtront le même sort. J'aimerais vous poser une question : si vous possédiez une terre que vous auriez plantée et cultivée, où vous auriez écouté chanter les oiseaux et senti le parfum des orangers, et qu'à un moment donné, un autre était venu vous en chasser de force, seriez-vous parti en abandonnant votre terre ?

À quinze ans, je me sens menacée et déprimée. Je me rends à l'école apeurée, sans savoir si demain je serai vivante. Le mois dernier mon cousin Omar de 14 ans et son petit frère Akrem de 6 ans ont été tués par un obus qui avait été lancé par un tank sans avoir explosé. En revenant de l'école, ils ont marché dessus. Leurs corps étaient complètement déchiquetés.

C'est incroyable ce qui nous arrive ici. On tue des enfants en plein jour, on déracine nos arbres, on démolit nos maisons au bulldozer. On nous empêche d'aller d'un village à un autre, d'une ville à une autre. L'autre jour, j'ai vu une femme qui voulait se rendre à l'hôpital pour accoucher. Le quartier était encerclé par l'armée israélienne. Le soldat l'a fait attendre au point de contrôle. Elle a donné naissance à son enfant dans la rue. C'est ça naître à Bethléem aujourd'hui!

Comment pensez-vous qu'un enfant peut se sentir lorsqu'il s'éveille au crépitement des mitraillettes et à l'éclat des obus ? Quand pourrons-nous vivre comme des humains, sans tueries ? Quand le soleil brillera-t-il pour nous ? Pourquoi voler aux enfants leur sourire ? Pourquoi arracher toutes les fleurs ? Comment convaincre les meurtriers de cesser leurs violences ? Vous, les adultes, laissez-nous donc vivre notre enfance en paix. Vous n'êtes jamais capables de résoudre vos problèmes. Quel sens peut avoir toute cette terreur ? Qui nous fera sortir de cette longue nuit ténébreuse ? Quand pourrons-nous êtres libres comme les autres enfants du monde ?

J'aimerais vous envoyer des fleurs et vous dire que j'envie la tranquillité de vos pays. Pensez à nous cet hiver, quand vous entendrez chanter le vent dans la neige à Noël. Car à Bethléem, les éclats de la guerre ont chassé les oiseaux du ciel et fait taire les chants de nos fêtes. Nous comptons sur votre solidarité; s'il vous plaît, ne nous laissez pas seuls.

Es salam aleikhum, la paix soit avec vous !
Maryam Assalam »

Claude Lacaille

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le gouffre entre pauvres et riches

 

 

 

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