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Justice sociale
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chronique du 22 février 2008
 

Résister aux tentations

George W. Bush
 

WASHINGTON — Le mardi 7 février 2008

M. George W. Bush a présidé une cérémonie pour souligner la Journée nationale de la prière.

« Dieu n’est du côté d’aucune nation, mais nous savons qu’il est du côté de la justice. Et cela constitue la force la plus profonde de l’Amérique (ndlr : les États-Unis), car depuis notre fondation, nous avons choisi la justice comme objectif. » (George W. Bush)

     La prière a aidé le président Bush à gérer le stress relié à la conduite de la nation. C’est ce qu’il a affirmé à un déjeuner où l’ont rejoint le candidat présidentiel républicain, le sénateur John McCain, et la leader de la chambre Nancy Pelosi.

« Je crois au pouvoir de la prière, parce que je l’ai ressenti dans ma propre vie. Cela m’a aidé à relever les défis de la présidence. Je comprends maintenant plus clairement l’histoire du calme après des mers agitées. »

     La Journée nationale de la prière est organisée par une organisation chrétienne évangélique. L’audience était rassemblée dans la salle de bal d’un grand hôtel de Washington ; les invités étaient au nombre de trois mille, incluant les membres du Congrès et de l’administration ainsi que les leaders religieux et des dignitaires étrangers.

(Données recueillies à Washington par Tom Strode, de la maison mère de la Presse baptiste)

Texte biblique

Alors Jésus arrive de Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être immergé par lui.
Mais Jean l’en empêche et dit : « Moi, j’ai besoin d’être immergé par toi, et toi tu viens à moi ! » Jésus répond et lui dit: « Laisse donc maintenant. Oui, il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors il le laisse.

Ayant été immergé, vite, Jésus remonte de l’eau. Et voici: les cieux s’ouvrent pour lui. Il voit le souffle d’Élohîm descendre comme une colombe; il vient sur lui. Et voici, une voix des cieux dit: « Celui-ci est mon fils, mon aimé, en qui j’ai mon gré. »

Alors Jésus est entraîné au désert par le souffle, pour être éprouvé par le diable.
Il jeûne quarante jours et quarante nuits. Après, il a faim.

L’éprouvant s’approche de lui et dit: « Si tu es fils d’Élohîm, dis que ces pierres deviennent des pains. » Il répond et dit: « C’est écrit: ‘ L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche d’Élohîm ’. »

Alors le diable le prend avec lui vers la ville du sanctuaire; il le met sur le faîte du Temple et lui dit: « Si tu es fils d’Élohîm, jette-toi en bas. Oui, c’est écrit: ‘ À ses messagers, il le prescrit pour toi: sur leurs mains, ils te saisiront, afin que ton pied ne heurte pas de pierre ’. » Jésus lui dit: « Il est écrit, par contre: ‘ N’éprouve pas IHVH-Adonaï ’. »

Le diable le prend à nouveau avec lui sur une très haute montagne. Il lui montre tous les royaumes de l’univers et leur gloire. Il lui dit: « Tout cela, je te le donne, si tu t’inclines et te prosternes devant moi. » Alors Jésus lui dit: « Pars, Satân ! Oui, c’est écrit: ‘ Prosterne-toi en face de ton Élohîm, sers-le, lui seul ’ »

Alors le diable le laisse. Et voici, des messagers s’approchent de lui; ils le servent.

Réflexion

     Jean le précurseur crie dans le désert, il proclame : « Préparez la route de IHVH-Adonaï, rectifiez ses sentiers. » Jésus définit ainsi sa mission: « Oui, il nous convient d’accomplir toute justice ». Dans son affrontement avec les pouvoirs de Jérusalem et du temple, Jésus dira : « Oui, Jean est venu vers vous sur une route de justice, et vous n’avez pas adhéré à lui. Les collecteurs d’impôts et les putains ont adhéré à lui. » Dans le texte des tentations, Jésus, tout comme Moïse dans le désert, se voit confronté à des défis de taille concernant la justice. Au début de sa mission, l’évangéliste nous présente ces défis.

     1. Jésus a bien raison de rappeler au diable que l’économie doit se soumettre aux exigences de la justice, qu’il ne suffit pas de donner du pain et des jeux! Pour rétablir la justice, il faut d’abord que les peuples puissent manger, boire, s’éduquer, qu’ils satisfassent leurs besoins primaires. En langage moderne, cela s’appelle l’économie. Une économie juste est celle où tous ont à manger en abondance et où personne n’est privé de nourriture. Mais dans notre monde, 815 millions de personnes souffrent de la faim et chaque jour, 24 000 personnes meurent de faim. Ce n’est pas la production qui fait problème, les marchés débordent d’aliments. Quatre multinationales se partagent 90% du commerce mondial des céréales. Jésus veut une économie où la pauvreté n’a pas sa place et où les pauvres sont au centre ; lorsqu’il a vu le peuple affamé, il a eu compassion, a organisé la foule et a invité ses disciples à partager : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. Prenez et mangez-en tous et toutes. » Tout un contraste avec la grande bouffe qu’Hérode donne en son palais, avec ses courtisans, son harem et ses officiers et dont le plat de résistance sera la tête du prophète.

Ne sommes-nous pas tentés d’oublier que notre économie mondialisée est totalement opposée au modèle économique de Dieu, basé sur le partage et la solidarité humaine?

     2. La deuxième tentation est politique; elle consiste à se hisser au plus haut de la capitale Jérusalem, au faîte du temple. Jésus annoncera la destruction de ce magnifique temple bâti par Hérode le Grand et que les autorités de Jérusalem, les grands prêtres, ont converti en une caverne de voleurs. « Ici, il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne sera détruite. » Quand il entre au temple, Jésus jette dehors les vendeurs et les acheteurs. Dans ces édifices luxueux, le pouvoir était concentré : le sanhédrin, composé des deux grands partis pharisien et sadducéens et dirigé par la famille des grands prêtres dirigeait le pays sous occupation romaine. Ils concentraient le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, tous cela avec le masque de sainteté. Les grands prêtres étaient de puissants propriétaires terriens qui s’enrichissaient avec le commerce des animaux de sacrifices, vendus dans l’enceinte sacrée quinze fois plus cher que dans les marchés. Chaque Juif du pays et de la diaspora devait annuellement payer un impôt au temple et le trésor qui était placé sous les pieds de Dieu était l’un des plus riches de tout l’empire romain. Jésus rejette les politiciens qui se servent du pouvoir pour se porter au sommet de la gloire et qui dévorent les peuples à belles dents. Il rompt avec le modèle dominant.

« Vous, n’appelez personne sur terre Père : oui, il est unique, votre Père des cieux. Ne vous faites pas appeler Chef : oui, vous n’avez qu’un seul Chef, le messie. Le plus grand d’entre vous sera votre serviteur. Qui s’élève sera humilié; qui s’humilie sera élevé. »

     3. La dernière tentation est impériale; le diable montre son empire. Dans le livre de Daniel, l’auteur qui vit sous l’empereur syrien Antiochus Épiphane, tire le voile sur l’histoire des empires qui ont dominé la terre d’Israël. Dans un moment de grand désarroi et de grande oppression, le peuple a besoin de retrouver l’espérance qu’un jour ils retrouveront leur liberté. Il compare les grands empires du passé à des monstres à visage humain et à corps de lion, d’ours et de panthère. Ces grandes bêtes se sont nourries de chair humaine et elles ont toutes péri. La quatrième bête ne ressemble en rien aux précédentes; elle est « terrible, terrifiante, très puissante, avec de grandes dents de fer. Elle dévore, broie et foule le reste aux pieds. Il a dix cornes et une bouche grandiloquente. » (Daniel 7)

     C’est ainsi que les écrivains chrétiens des premiers siècles ont jugé l’empire romain qui les opprimait. Le livre de l’Apocalypse décrit en une vision psychédélique le jugement de Rome et de son empire. Le messager dit à Jean : « Viens! Je te montrerai le jugement de la putain, la grande, assise sur les eaux multiples. Avec elle ils ont putassé, les rois de la terre; ils se sont soûlés, les habitants de la terre, au vin de sa puterie…. La femme que tu as vue est la grande cité : elle règne sur les rois de la terre. » (Apocalypse 17)

     Lorsque Jésus se voit inviter à accepter l’autorité de l’empire romain et ainsi avoir accès à tous les royaumes de la terre, il répond avec l’aplomb d’un croyant : « Il est écrit : Prosterne-toi en face de ton Élohîm, sers-le, lui seul ’ » « Personne ne peut servir deux maîtres : oui, ou il hait l’un et aime l’autre ; ou il s'attache à l’un et méprise l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Élohîm et Mamôn. » La confession de foi des premiers disciples était « Jésus, Messie, est Seigneur! » Cela impliquait que César n’était pas Seigneur du monde. Or aujourd’hui, la chrétienté se trouve dans le camp de l’empire américain qui, par ses guerres terribles, tente de prendre le contrôle des ressources du monde, se donnant une mission civilisatrice : vaincre le terrorisme et imposer la démocratie au nom de la civilisation chrétienne.

     La mission des disciples de Jésus, baptisés dans le feu et le souffle sacré, est de veiller et de résister aux tentations que représentent l’économie de marché mondialisée, les pouvoirs des grands qui imposent leurs règles et l’empire avec qui se prostituent tous nos gouvernements. Bon carême!

Claude Lacaille

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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L’agneau qui enlève le péché du monde

 

 

 

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