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Justice sociale
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chronique du 28 mars 2008
 

Au pays des sans-terre

Mouvement des sans-terre

5e congrès national du Mouvement des sans-terre
(photo : amisdessansterre.blogspot.com)

Alors que le Brésil importe des milliards de dollars de produits agricoles, des millions de travailleurs des campagnes se voient refuser l’accès à la terre, qui continue à n’être un droit que pour une minorité. Du fait de l’exode rural, des centaines de milliers d’entre eux viennent s’agglutiner chaque année dans les favelas des grandes villes. Mais à la demande d’une réforme agraire n’ont répondu que les atermoiements du gouvernement et, à la mobilisation des paysans sans terre, la répression.

     L’image du Brésil, deuxième pays de la planète pour la concentration de la propriété foncière, s’identifie chaque jour davantage au visage du travailleur rural sans terre : regard dur, desséché par le vent, à la limite de la détermination et du désespoir. Les chiffres ne permettent aucune erreur sur l’analyse de la situation. Pour un territoire continental de 850 millions d’hectares, 390 millions d’hectares sont utilisables pour l’activité agricole, mais, selon l’Institut national de colonisation et de réforme agraire (INCRA), 120 millions d’hectares demeurent en jachère. Dans ce pays aux quatre millions de familles dépourvues de terre, de vastes étendues - presque 60 % des surfaces rurales - appartiennent à moins de 3 % des propriétaires.

« Au pays des sans-terre » par Carla Ferreira, dans Le Monde diplomatique (2002).

Évangile selon Matthieu

     À distance, les femmes, nombreuses, observaient la scène. Depuis la Galilée, elles avaient suivi Jésus pour le servir. Marie de Magdala était du nombre… (Joseph d’Arimathie) déposa Jésus dans un tombeau qu’on venait de creuser dans le rocher et dont il bloqua l’accès par une lourde pierre. Il s’éloigna. Marie de Magdala ainsi que l’autre Marie demeurèrent sur les lieux. Elles s’assirent devant le tombeau.

     Le sabbat allait prendre fin, et la lumière gagnait déjà le premier jour de la semaine. En compagnie de l’autre Marie, Marie de Magdala alla voir le tombeau. Soudain la terre trembla jusque dans ses profondeurs : le messager du Seigneur descendait du ciel. Il s’approcha, fit rouler la pierre et s’y assit. Il ressemblait à l’éclair, son manteau était aussi blanc que neige. Alors la peur s’empare des gardes, ils tremblent, ils sont comme morts. Mais le messager du Seigneur se tourna vers les femmes : Ne craignez rien, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici, car il est réveillé d’entre les morts, comme il l’avait dit. Voyez : c’est ici qu’on l’avait déposé. Maintenant hâtez-vous. Courez dire à ses disciples qu’il est réveillé d’entre les morts et qu’il vous attend en Galilée, où vous le verrez. Voilà. Tout est dit.

     Les femmes s’éloignèrent sans plus tarder. Elles étaient effrayées, elles étaient heureuses. Elles coururent tout raconter aux disciples. Mais voilà que Jésus venait à leur rencontre! Salut à vous, leur dit-il. Elles s’approchent, enlacent ses pieds, tombent à genoux. Et Jésus : Ne craignez rien. Partez. Dites à mes frères de se rendre en Galilée, car là ils me verront. 

Commentaire

     Mariette Milot (lire son texte plus bas) a travaillé au nord-est du Brésil comme religieuse missionnaire. Depuis son retour au Québec, elle s’implique à créer des liens de solidarité entre les communautés chrétiennes de Nicolet et de Trois-Rivières et le Brésil. Le mouvement des sans-terre, qui regroupe des millions de paysans organisés pour réclamer leurs droits reçoit ainsi l’appui solidaire de Québécois et Québécoises qui, par le biais d’Internet, exercent des pressions politiques constantes sur les autorités brésiliennes en appui aux revendications des plus pauvres entre les pauvres. En janvier 2008, Mariette a visité une fois de plus une communauté qui a obtenu les droits de propriété grâce à une occupation courageuse de huit années semée d’embûches, de répression policière et de misère. Elle a été  accueillie et remerciée chaleureusement pour son engagement et sa solidarité à leur cause. Elle nous raconte cette expérience pascale. On croirait entendre le témoignage de ces femmes à qui le Christ a confié d’annoncer son relèvement. Marie de Magdala, que saint Augustin qualifiait d’apôtre des apôtres, se multiplie à des milliers d’exemplaires dans une Église qui continue de discriminer les femmes, alors que l’essentiel de notre foi repose sur leur témoignage. Voici un récit de résurrection tout aussi crédible raconté par une apôtre d’aujourd’hui.

Claude Lacaille

« J’ai vu le Christ,  ressusciter d’entre les morts »!

par Mariette Milot, sœur de l’Assomption de la Sainte Vierge

« J’ai vu le Christ, ressusciter d’entre les morts »! Au retour d’une mission d’un mois réalisée au Brésil, je peux vous affirmer, tout aussi convaincante que Marie-Madeleine, jusqu’à quel point IL EST VIVANT dans ce peuple des petits et des pauvres de cet immense pays d’Amérique Latine, je dirais même de ce géant de 180 millions d’habitants dont la moitié ou presque de la population vit encore avec un salaire d’un pauvre dollar par jour !

     Pendant des heures, j’ai parcouru des kilomètres et des kilomètres de canne à sucre à perte de vue, propriété de trois ou quatre grands propriétaires latifundiaires et oppresseurs des travailleurs et leur famille, qu’ils chassent à coup de destruction des cabanes, des petites récoltes de famine et les gens eux-mêmes aboutissent dans un campement de sans-terre, ceux dont je dis « qu’ils avaient l’espoir cousu à leurs vestes ». Accueillie par des cris de joie, des alléluias, des « abraços » à vous couper le souffle, je me croyais vraiment au matin de Pâques à 50 degrés centigrades. Ils étaient là réunis et, dans un accueil inoubliable, nous racontaient leur victoire sur le terrible mal de l’exclusion. Ils avaient obtenu le droit de posséder une maison, une terre, de vivre comme des personnes humaines, et je vous garantis qu’il planait sur ce lieu une ambiance de résurrection que tout le monde pouvait toucher du doigt et surtout goûter dans son coeur.  J’ai vu le Christ «ressusciter d’entre les morts», une fois encore en 2008!

     Puis je me suis rendue dans une maison bien ordinaire, de la ville de Maceió en Alagoas. Qui la regarde de l’extérieur ne se surprend de rien, tout semble s’y passer comme dans la maison d’à côté! Mais, chanceuse comme je suis toujours, j’ai eu le droit d’y entrer et de VOIR de mes yeux « le Christ, en train de ressusciter d’entre les morts », aussi vrai que vous m’écouter en ce moment! Un projet, issu de cœurs plus grands que le monde, s’y est mis en branle il y a quelques années, à coups de courage et d’énergie et de lutte pour survivre. Une vingtaine de petites filles, de 8 ans à 17 ans, s’y retrouvent, entourées de personnes chaleureuses qui les accompagnent et surtout, les aiment.  « THALITA », un nom inspirateur! « Thalita cum » avait dit Jésus à la jeune fille de 12 ans de l’évangile, « petite fille, lève-toi » !  Et aujourd’hui, dans cette maison, à l’instar de ce geste de Jésus et soutenues par des femmes qui Lui ont donné leur vie,  des petites filles de la rue, sorties toute fraîches de la prostitution, des abus de toutes sortes, de la misère et de la faim se mettent à se lever, à étudier, à apprendre à travailler, à devenir de vraies petites femmes, belles et dignes. J’ai pu les toucher, les embrasser, accueillir le trop plein de leur affection, leur remettre le fruit du partage de centaines de personnes du Québec qui les portent dans leur cœur, leur prouver qu’elles ne sont pas seules à lutter, que nous sommes AVEC elles… Leur visage changeait à mesure, de grands sourires les illuminaient et j’ai compris que c’était cela « LA RÉSURRECTION », c’était cela le passage du Christ ressuscité dans leur vie… et dans la mienne !

     « J’ai VU le Christ, ressusciter d’entre les morts », et ma joie de vous l’avoir dit est tellement grande que, peut-être puis-je me prendre un peu pour Marie-Madeleine!

Pour en connaître plus sur ce récit de résurrection : http://www.cs3r.org/show.php?id=154

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
Résister aux tentations

 

 

 

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