chronique du 18 avril 2014

Jésus Christ nous est dévoilé, alléluia !

Jeanne Vanasse
Le fleuve de vie, 2012
acrylique et feuilles d'or 23 kts, 51 x 61 cm
(photo : Gilles Rioux)

Dévoilement de Jésus Christ : « Le témoin, le crédible, le premier-né d’entre les morts, le chef des rois de la terre. »

Apocalypse 1, 5

« J’aperçus sept lampadaires d’or et au milieu des lampadaires une sorte de fils d’homme revêtu jusqu’aux pieds d’une tunique serrée à la poitrine par une ceinture d’or. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche et comme neige, ses yeux comme flamme de feu, ses pieds semblables à du bronze affiné en fournaise ardente, et sa voix comme voix des eaux multiples; il tenait dans sa main droite sept étoiles et de sa bouche sortait un glaive acéré à double tranchant et son visage était comme un soleil qui brille de tout son éclat. En le voyant, je tombai à ses pieds comme mort; il mit sa main droite sur moi, disant : ‘Ne crains pas; moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant, et je fus mort, et voici : je suis vivant pour les éternités des éternités et je détiens les clés de la mort et de l’Hadès.’ »

Apocalypse 1, 12-18

L’Apocalypse est le livre par excellence du Christ ressuscité; c’est un texte éminemment pascal. Jésus ne va pas revenir à la fin des temps; le Christ ressuscité vit dès à présent dans son Église avec l’autorité divine qui lui est conférée. Il vit dans son corps qui est l’Église. Aussi Jean, veut le dévoiler, le révéler, d’où le titre : le Dévoilement de Jésus Christ. C’est le sens du mot grec apokalupsis, tirer le rideau, dévoiler.

Jésus, un fils d’homme, est le témoin crédible qui a résisté jusqu’au sang à l’oppression des puissances du mal. Il est le premier-né d’entre les morts et le commandant des rois de la terre. Dès les premiers versets du livre, Jésus est campé : il revêt la robe blanche des témoins-martyrs, ses yeux sont de feu et pénètrent au plus profond des êtres; ses pieds sont faits de bronze massif, solides et fermes; sa voix puissante vibre comme les cataractes du Niagara; sa parole est une épée à deux tranchants qui s’immisce jusqu’au plus intime; son visage est resplendissant de lumière. Jean ne nous parle pas de la fin des temps, mais bien du temps présent. Pour celle ou celui qui croit, Jésus est là, bien présent, et nous incite à résister aux bêtes et aux dragons qui menacent la vie. Invisible aux yeux terrestres, il est vivant dans son corps qui est l’Église. « Ne crains pas, je détiens les clés de la mort. » Le règne de Dieu est commencé, nous partageons la royauté en formant une communauté de résistance en Jésus. Espérance et résistance, le monde nouveau est en gestation.

« Je vis ; et voici l’agneau debout sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille qui ont son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. J’entendis une voix du ciel comme la voix de multiples eaux, comme la voix d’un gros tonnerre, et la voix que j’entendis était comme celle de citharistes qui jouent de leurs cithares. Ils chantent une hymne nouvelle devant le trône, devant les quatre animaux, devant les anciens et personne ne pouvait apprendre l’hymne sauf les cent quarante-quatre mille, les rachetés de la terre. Ceux-là ne se sont pas souillés avec des femmes; en effet, ils sont vierges; ils suivent l’agneau partout où il va. Ceux-là ont été rachetés d’entre les hommes, en prémices pour Dieu et pour l’agneau. Dans leurs bouches ne se trouva pas de mensonge : ils sont sans tache. »

Apocalypse 14, 1-5

Dans la partie centrale du livre, l’agneau égorgé, se tient debout, vivant, entouré de la communauté des croyants – les 144 000 marqués au front du nom de Jésus et du nom du Père. Ce sont toutes ces personnes qui ne se sont pas prostituées avec l’Empire romain, qui ne se sont pas souillés dans l’idolâtrie de l’argent. Ces gens suivent l’agneau partout où il va. Cette multitude est réunie sur le mont Sion, sur terre. C’est la vision du ressuscité qui dirige lui-même sa communauté dans la guerre contre le dragon, la bête et le faux prophète. Les disciples de l’agneau sont des gens droits, pas de mensonge en eux, ils sont irréprochables. « Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu » Ils et elles sont les seuls à pouvoir entendre l’hymne nouvelle qui annonce la libération de la terre.

Le pouvoir de la résurrection est désormais entré dans l’histoire humaine; le Souffle de Jésus vivant anime la communauté; Jésus en est l’âme et l’Église est son Corps, inséparablement. Cette bataille livrée pour l’établissement du règne de Dieu n’est pas située à la fin des temps, mais dès aujourd’hui, dans le présent de notre monde. Qui adhère à Jésus ressuscité voit le temps présent sans peur, sans angoisses, même dans les moments les plus sombres. Le croyant, la croyante vit le temps présent comme un moment de grâce, un kairos, un temps d’ouverture à un monde nouveau, à un monde autre. La peur, la terreur, l’angoisse sont écartées, car ce sont les armes du mal qui cherchent à nous faire perdre l’espoir. L’Apocalypse nous aide à voir l’avenir comme un accomplissement des promesses d’un monde nouveau.

« Le messager me montra un fleuve d’eau de vie resplendissant comme du cristal et qui jaillissait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et des deux bras du fleuve un arbre de vie fructifiait, douze fois : chaque mois il rend ses fruits, et les feuilles de l’arbre servent à guérir les nations. Il n’y aura plus de malédiction désormais; le trône de Dieu et de l’agneau sera là, et ses serviteurs lui rendront un culte. Ils verront son visage, son nom sera sur leurs fronts. Il n’y aura plus de nuit désormais, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu illuminera et ils régneront pour les éternités des éternités. »

Apocalypse 22, 1-5

Joyeuses Pâques !

Claude Lacaille

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