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Justice sociale
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chronique du 16 décembre 2016

 

Que se lève l’étoile de l’espoir!

mages


La naissance de Jésus eut lieu à Bethléem, en Judée, sous le règne d’Hérode. Un jour, des astrologues vinrent d’Orient jusqu’à Jérusalem. Ils demandèrent : Où est le nouveau-né, roi des Juifs? À l’est, nous avons aperçu son étoile et nous venons nous prosterner devant lui. Ces mots troublèrent le roi Hérode, et tout Jérusalem avec lui. Le roi réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour les interroger. Où le christ doit-il naitre? demandait-il. Et on lui répondit : À Bethléem, en Judée, comme le prophète l’a écrit : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre des chefs-lieux de Juda, car tu donneras à mon peuple Israël son berger, celui qui le gouvernera. »

Hérode fit venir en secret les astrologues pour se faire préciser le moment où l’étoile leur était apparue. Puis il les envoya à Bethléem : Partez, leur dit-il, tâchez de connaitre l’endroit où se trouve l’enfant. Quand vous serez fixés, revenez me voir. Je veux moi aussi me prosterner devant lui.

Après avoir entendu les paroles du roi, les astrologues se mirent en route. L’étoile aperçue en Orient allait devant. Ils la suivaient. Elle s’immobilisa : tout en bas se trouvait le petit enfant. La vue de l’étoile les transporte de joie. Ils entrent dans la maison, voient l’enfant avec Marie, sa mère. Ils se prosternent, lui rendent hommage. Ils ouvrent les trésors apportés et lui en font cadeau. Or, encens et myrrhe : c’est pour lui. Mais un songe les mit en garde. Ils ne devaient pas revoir Hérode. Ils rentrèrent donc chez eux par un autre chemin. 

Matthieu 2, 1-12

J’ai déjà demandé à des mamans qui passaient la nuit de Noël dans un refuge pour femmes battues avec leur marmaille, quelle était la petite étoile qui leur permettait de continuer d’avancer dans leurs ténèbres. Y a-t-il une lumière au bout de ces longs tunnels du chômage, de la pauvreté endémique, de l’exclusion sociale, de la discrimination, de la violence?

La Bible nous dit qu’ « au commencement tout était tohu et bohu et que les ténèbres couvraient les abimes » (Genèse 1,1). Les promesses néolibérales de l’économie mondialisée ont provoqué crises sociales, pauvreté et inégalité. Le commerce des armes est en croissance exponentielle et les guerres détruisent la vie et chassent de leurs pays des millions de personnes. Le Moyen-Orient est à feu et à sang, les populations sont assassinées massivement ou fuient dans la panique. La peur de l’autre envahit les pays riches qui se claquemurent dans leurs frontières et le racisme pourrit nos sociétés. C’est le chaos dans notre monde, le tohu-bohu.

Ce récit de l’évangile de Matthieu évoque la naissance de Jésus sous le règne d’Hérode le Grand, un homme cupide et arrogant, marionnette de l’empire de Rome, qui massacra les enfants de Bethléem dans le but d’éliminer un possible prétendant à son trône. Le massacre des enfants se poursuit toujours par des Hérode sans scrupule : la faim tue 3,1 millions d’enfants de moins de cinq ans chaque année. Au Canada, pays riche, un enfant sur six vit dans la pauvreté et que dire des enfants syriens qui voient l’enfer.

Le miracle de Noël

Heureusement des gens voient se lever l’étoile de l’espoir. Les Autochtones d’Amérique du Nord, longtemps tenus invisibles, ont décidé de mettre un terme à la passivité et se sont mis en marche, guidés par l’étoile de la dignité. Le sang des amérindiennes assassinées crie vers le ciel et les Premières Nations se portent à la défense de la Mère Terre et des rivières qui l’irriguent. Les Sioux du Dakota barrent résolument la route aux oléoducs pollueurs et campent dans le froid, bergers de la liberté, appuyés vaillamment par des vétérans rebutés de toutes ces violences.

Voilà le miracle de Noël que nous raconte l’évangile de Matthieu, celui de ces sages qui scrutent le ciel à la recherche de la lumière. L’étoile mystérieuse les guide, après un long cheminement d’errances et de doutes, vers la maison d’un enfant pauvre. « L’étoile s’immobilisa : tout en bas se trouvait le petit enfant. La vue de l’étoile les transporte de joie. Ils entrent dans la maison, voient l’enfant, avec Marie, sa mère. Ils se prosternent, lui rendent hommage. Ils ouvrent les trésors apportés et lui en font cadeau. »

Le défi est de nous mettre en route vers un monde où la justice brille de tout son éclat. Noël, c’est voir les puissants trouver la sagesse, s’approcher de la maison du pauvre, y entrer et se prosterner devant l’enfant pauvre et lui ouvrir leurs trésors. C’est le vieux sage Mandela qui disait : « Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité; c’est un acte de justice, un acte de protection d’un droit humain fondamental, le droit à la dignité et à une vie décente. » Que la justice brille dans nos ténèbres et que s’exprime notre solidarité.

Une lumière dans le ciel,
Inatteignable;
une étoile, une utopie,
des êtres au cœur pur
marchent à l’étoile
sans savoir où ça mène…
La lumière
au-dessus de la maison
d’un enfant pauvre;
l’inespéré,
l’impossible se produit.
Les sages pénètrent,
se tiennent aux pieds du petit,
ouvrent leurs trésors
puis repartent légers,
libérés de leurs fardeaux
par un enfant pauvre.
C’est Noël,
un autre monde est possible.

Claude Lacaille

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Sacré pouvoir !

 

 

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