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La lampe de ma vie
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chronique du 13 octobre 2000 - BONHEUR DES UNS... 4/6
 

La responsabilité individuelle

L'éternelle question | La rétribution | Les enfants | Job | L'Évangile

Dans l'Israël ancien, au temps des rois et des prophètes, on croyait généralement que les malheurs qui frappaient une génération pouvaient être la conséquence des fautes des générations précédentes. Il y avait d'ailleurs un dicton qui exprimait cette croyance: « Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils ont été agacées ».

     C'est grâce à Jérémie et à Ézéchiel que nous connaissons ce dicton, cité en Jr 31,29 et Ez 18,2. Ces deux prophètes, vers 600 av. J.-C. ont en effet entrepris de dénoncer cette croyance en se faisant les avocats de la responsabilité individuelle. Dans les mots de Jérémie: « Chacun mourra pour sa propre faute. Tout homme qui aura mangé des raisins verts, ses propres dents seront agacées. » (Jr 31, 30)

     Ézéchiel développe ce principe au chapitre 18 de son livre: « Quiconque est juste, pratique le droit et la justice, ... donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu, ne prête pas avec usure, ... se conduit selon mes lois..., cet homme est juste, il vivra, parole du Seigneur. Mais s'il engendre un fils violent et sanguinaire qui commet une de ces fautes, alors que lui n'en a commis aucune, ce fils mourra. » Et Ézéchiel continue en décrivant le petit-fils vertueux qui, lui, n'aura pas à porter les conséquences des fautes de son père: « Celui qui a péché, c'est lui qui mourra! Un fils ne portera pas la faute de son père ni un père la faute de son fils: au juste sera imputée sa justice, et au méchant sa méchanceté. » (Éz 18, 20) Le prophète reconnaissait aussi la possibilité pour le méchant de se convertir et d'échapper à la mort: « Prendrais-je plaisir à la mort du méchant - parole du Seigneur - et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre? » (Éz 18, 23)

     Cette attitude rompait en partie avec la tradition en redonnant à chacun la responsabilité totale de ses actes. Mais on associait toujours malheurs et mort au péché: « Celui qui a péché mourra. » On n'avait pas encore ne réponse au fait que, dans « la vraie vie », le malheur et la mort frappaient indistinctement les bons et les méchants. Il faut toutefois noter que le prophète formulait le tout sous !a forme d'un appel à la conversion et d'une promesse de vie: « Débarrassez-vous de tous les crimes que vous avez commis et faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourir, maison d'lsraël ? Je ne prends pas plaisir à la mort de qui que ce soit, parole du Seigneur Dieu. Convertissez-vous et vivez! » (Éz 18, 31-32)

     En affirmant ainsi avec force la responsabilité individuelle, les prophètes se retrouvaient cependant sans réponse devant la question de la souffrance des justes: si leurs malheurs ne sont pas dus aux fautes de leurs ancêtres et si eux-mêmes ne les ont pas mérités, comment alors expliquer leur situation? Dieu serait-il injuste?

Bertrand Ouellet

Source: Feuillet biblique 1486 (1993).

Chronique précédente :
Les enfants paient-ils pour leurs parents?

 

 

 

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