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La lampe de ma vie
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chronique du 16 novembre 2001 - LE PARDON (3/3)
 

Un coeur qui pardonne

Le pardon?  Notre pardon et celui de Dieu  Un coeur qui pardonne

 

Le retour du fils 

Que se passe-t-il dans un coeur qui pardonne comme Dieu le souhaite? Certainement beaucoup de choses, psychologiquement, mais peut-être aussi, théologiquement parlant. Je laisse au psychothérapeute la description des cataclysmes psychologiques déclenchés par une offense grave. À ce spécialiste aussi la description de la prise de conscience de soi qu'exige le long processus du pardon: découverte de sa pauvreté intérieure, de sa honte, de son agressivité, de son désir de vengeance. Tout cela qu'il faut se pardonner à soi-même avant de pouvoir pardonner à l'autre qui nous a offensé.

Le retour du fils prodigue (détail) Rembrandt

     Sur le versant théologique, je retiens seulement que le pardon, en un sens, ressuscite les morts: « mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie » (Lc 15,24). Or tout ce ce qui touche la résurrection - même quand le mot avoisine la métaphore! - dépasse les pouvoirs humains. Tout comme la création. En toute rigueur de terme, Dieu seul peut faire et l'une et l'autre. Mais de même que dans l'ordre de la création Dieu nous veut partenaires et nous fait co-créateurs, dans l'ordre de cette création nouvelle, de cette résurrection qu'inaugure le pardon, il veut aussi notre participation. Le pardon viendra donc de nous, de notre décision humaine. Il sera humain, en ce sens. Mais ce pardon qui fonde un ordre nouveau, qui arrache à la mort de l'offense, qui bâtit une nouvelle maison pour une vie nouvelle, ce pardon dépasse les seules forces humaines. Un autre, un autre amour, agit, à son insu peut-être, en celui qui pardonne ainsi. Voilà ce qui se passe. Le chrétien y perçoit l'écho de cet Amour qui a ressuscité Jésus. Théologiquement, le pardon diffuse dans le quotidien de la vie humaine l'énergie de la résurrection. Quelque chose qui nous dépasse. Comme une grâce. On ne peut que la demander, humblement!

Jean-Paul Michaud
Professeur émérite
Université Saint-Paul

Chronique précédente :
Notre pardon et celui de Dieu

 

 

 

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