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La lampe de ma vie
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chronique du 29 mars 2002
 

Quand on subit le rejet
 

QuestionJe suis croyante depuis deux ans. J'essaie de vivre ma foi le mieux possible. Mais je travaille dans un milieu très dur, où les relations sont tendues. Récemment, des gens ont fait circuler l'information que j'étais chrétienne. Depuis ce temps, on n'arrête pas de m'écoeurer avec ça: allusions malveillantes, dévaluation de tout ce qui est religieux, etc. Je ne sais pas trop comment réagir. (F. Larramée)

RéponseAprès avoir échangé quelques courriels avec vous, j'ai compris que le problème principal était surtout que votre milieu de travail vous « isolait », vous tenait à l'écart. Vous m'avez même parlé d'un « rejet » qui a commencé depuis que l'on sait que vous être croyante.

     J'ai connu un homme au discernement profondément évangélique qui un jour m'a dit: « Que tu fasses une erreur, ils en parleront avec plaisir. Que tu fasses de bonnes choses, ils t'accuseront de trop en faire. De toute façon, quelque soit ton comportement, ils trouveront quelque chose à redire. Alors, autant que ce soit lorsque tu es toi-même, en faisant le bien. »

     Je ne crois pas qu'il y ait meilleur moment que cette Semaine Sainte pour aborder la question du rejet. Notre monde promeut beaucoup le prestige, la puissance ou l'accomplissement qui impose à l'entourage - et parfois à la population - une forme d'admiration teintée d'envie. Une grande partie du commerce et de la publicité repose justement sur la proposition d'une qualité de vie « enviable » ou « digne d'imitation ». À notre insu, bien souvent, il nous est de plus en plus difficile de composer avec la « non-popularité » ou même ... le rejet. Tout ce qui nous entoure tend à nous orienter autrement.

« La lumière brille dans l'obscurité,
mais l'obscurité ne l'a pas reçue. » (Jn 1,4-5)

     Le Parole de Dieu est venue dans le monde. Le Nazaréen ouvrait à une relation avec Celui qu'il appelle le « Père ». Par ailleurs, l'évangile selon saint Luc signale avec justesse que le message de Jésus suscitait la joie de certains auditeurs et la résistance des autres. Certains percevaient dans son message la libération, d'autres se sentaient menacés. Tout dépendait, en fait, de la manière dont ils décodaient sa parole, ou de leur hésitation à répondre à l'exemple dérangeant du Christ.

     À sa mission, Jésus est resté fidèle, dans ses paroles et dans ses actes. Les apôtres étaient tentés de contourner les moments plus difficiles (Mc 8,32; Jn 11,16). Même Jésus a demandé que la « coupe » passe loin de lui (Lc 22,42). Il est normal - je dirais même qu'il est « sain » - de ne pas souhaiter que les choses tournent mal. Je serais inquiet si vous m'aviez dit: « Comme le Christ a été rejeté, je fais tout pour qu'on me rejette, moi aussi. » Heureusement, ce n'est pas le cas. Le rejet ou l'incompréhension n'est pas à revendiquer, comme une preuve que l'on est « dans le droit chemin ». Et c'est tant mieux.

     Et pourtant... Le Christ, tel que nous le retrouvons dans les évangiles, nous a préparé à ces situations (Lc 6,22; Mt 5,11; 10,19, etc.). Il nous encourage à rester fidèle à sa parole, et même à nous réjouir - paradoxalement! - lorsque nous y seront plongés. Pourquoi? Parce que nous partageons alors la condition des vrais prophètes, parce que nous lui ressemblons (Mt 10,24) et, utlimement, parce que nous sommes reflets du Père. « La Lumière est venue chez lui et les siens ne l'ont pas reçue. » (Jn 1,10)

La clé : la communauté

     Par ailleurs, Jésus ne nous envoie pas seul, comme UNE brebis au milieu des loups (cf. Mt 10,16). Chaque personne, prise isolément, n'est pas « un grain de sel », ou une lampe qui éclaire le monde. Ensemble, nous sommes sel et lumière (Mt 5,13-16). Il m'apparaît essentiel de connaître une communauté, un groupe de soutien, qui aide à garder « l'esprit et le coeur » en santé. Jésus nous a demandé de « nous aimer les uns les autres » (Jn 13,34). Un groupe qui partage les mêmes convictions, qui porte le même projet, me semble incontournable, tant pour se ressourcer que pour agir dans notre monde. Il ne faut pas céder à l'individualisme ambiant; il faut plutôt restaurer la dimension collective de la foi pour apprendre, ensemble, à résister à un monde qui se complaît parfois dans le cynisme.

     Mais, en terminant, j'aimerais vous faire part d'une réflexion, maintes fois vérifiée dans ma vie: une personne de conviction dérange toujours. Avec les gens que nous côtoyons quotidiennement, les mots sont rarement la meilleure approche. L'exemple, lui, parle alors avec force. Ce sont souvent les personnes qui dénigrent le plus durement en public qui, en secret, viendront se confier à vous. Ne perdez pas courage! Gardez le cap, assurez-vous de trouver une communauté de foi vivante et, un jour, peut-être, vous pourriez avoir toute une surprise.

Guylain Prince, ofm

Chronique précédente :
Une porte qui ouvre l'Éternel

 

 

 

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