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La lampe de ma vie
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chronique du 24 octobre 2003
 

Jésus et les bonnes actions

 

Question« Je travaille actuellement à préparer une émission radio sur les nouvelles formes d'évangélisation. Je cherche une image dans le Nouveau Testament qui montrerait que toutes actions faites par un coeur pur sont bonnes aux yeux de Dieu... Est-ce que Jésus-Christ a dit quelque part que toutes bonnes actions est digne aux yeux du Père et non seulement celles des fidèles d'une église? Qui peut prétendre agir selon les voies de Dieu? » Question de P. Beauchesne.
 

RéponseJe pense qu'il faut prendre garde de ne pas faire de Jésus un humaniste en dehors des cadres du judaïsme de son temps. À l'époque, l'aumône, le jeûne et la prière communautaire étaient les gestes religieux les plus pratiqués et par conséquent, les plus commentés par les scribes et autres spécialistes de la religion. L'héritage spirituel des prophètes comme Jérémie en particulier, amenait les fidèles du judaïsme à purifier leur intention pour que ces actions extérieures correspondent aux sentiments d'amour et de recherche de la justice qu'ils ressentaient à l'intérieur d'eux-mêmes. Jésus est allé dans le même sens lorsqu'il a dénoncé le formalisme de certains pharisiens qui agissaient plus pour être vus que pour se conformer à l'alliance du coeur. Imaginer une religion purement intérieure, faite de sentiments très saints habitant l'intime de la personne, cela n'existait pas à l'époque. Un juif «non-pratiquant» à ce moment de l'histoire était impensable. Si on l'était, on était vu comme un apostat, du moins si on se fie aux textes écrits de l'Antiquité. L'être humain contemporain de Jésus et des apôtres est quelqu'un qui fait des gestes religieux avec une qualité variable de motivation intérieure. Les intellectuels qui vivent la religion au niveau purement cérébral sont pratiquement inexistants au 1er siècle.

     Jésus est venu pour les brebis perdues de la maison d'Israël, c'est-à-dire ceux qui faisaient des actions répréhensibles et qui avaient des motivations confuses. Il n'a pas dévalorisé l'appartenance à une religion organisée comme le judaïsme, sa présence dans les synagogues et au temple le montre bien. Il n'a pas enseigné une religion purement intellectuelle ou intérieure malgré certaines paroles qui peuvent le faire croire. Il faut en juger d'après l'ensemble de sa vie et de sa doctrine.

     Cependant il a valorisé les actes conformes à la volonté de Dieu qui sont accomplis discrètement et pas nécessairement dans le programme d'une association religieuse. Nous pensons à la parabole du jugement dernier en Matthieu: le critère pour entrer au ciel n'est pas de croire ou d'appartenir à un groupe de disciples mais bien d'avoir donné à manger à celui qui a faim, à boire à celui qui a soif...etc (Matthieu 25). Un texte important de saint Paul qui montre une reconnaissance de la valeur de ceux parmi les païens qui vivent une vie droite est un extrait d'une épître: « Tout ce qu'il y a de noble, de juste, de pur, d'aimable, d'honorable, tout ce qu'il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaine, voilà ce qui doit vous préoccuper. » (Philippiens 4, 8) On comprend que le paganisme de l'Antiquité, malgré son approbation de l'esclavage, véhiculait de belles valeurs humanistes.

Pierre Bougie, PSS

 

Chronique précédente :
La répudiation ou le divorce selon saint Marc

 

 

 

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