Vérité, salut et religions

chronique du 5 mai 2006

Vérité, salut et religions

Par le biais d'Internet on a accès à divers sites sur la religion, la Bible, etc. La majorité des courants disent qu’ils détiennent la vérité; certains disent que seuls seront sauvés ceux qui croient à Jésus; d'autres disent qu'il faut être à tout prix baptisé pour pouvoir être sauvé, d'autres encore soutiennent des idées d’un autre genre. Dans la bible il est dit, je crois, que lorsque le temps de la fin approchera, il y aura des faux prophètes. Voila donc ma question : comment, pour un néophyte, faire la part des choses et trouver le véritable message? Une autre question : je pense aux personnes nées en pays musulman, boudhiste, hindouiste ou au fin fond de la forêt amazonienne et qui n'ont que très peu ou aucune chance qu'on leur parle du sauveur Jésus. Qu'elle est votre opinion sur le salut de ces gens? (Jean)

Je commence par la deuxième question. Lors du dernier concile de Vatican II, un décret (Nostra Aetate) a paru qui traite des religions non chrétiennes. Du point de vue officiel désormais, toutes les religions sont perçues comme des « chemins de salut », dans la mesure où chacun cherche à vivre authentiquement sa propre foi. En lisant le récit du jugement dernier (Mt 25,31), je suis frappé par le fait que l’entrée dans l’univers de Dieu n’est pas soumise à l’appartenance à la bonne religion, mais à la pratique concrète de l’amour et du respect de l’autre, du pauvre, du plus petit. Dieu est plus grand que notre cœur!

Venons-en, maintenant, à la première question. Il est vrai que les femmes et les hommes d’aujourd’hui se retrouvent devant un « marché du religieux » qui offre de nombreuses et multiples réponses aux questions que se posent beaucoup de personnes sur elles-mêmes ou le sens de l’existence. Comment faire la part des choses?

Je n’ai pas de réponse toute faite à cette question et n’ai nullement envie de vous persuader arbitrairement que ma position est la meilleure. Vous êtes seul à pouvoir décider du message qui nourrira votre cœur. Cela dit, je suis tenté de vous donner quelques conseils. Prenez le temps de vous faire une opinion sur tout ce que vous lisez et entendez. Il y a des messages qui libèrent, d’autres qui enferment; des messages qui ouvrent à l’autre, d’autres qui enferment dans un univers étroit… Vous devez d’une manière ou d’une autre, faire un travail sur vous-même et la tradition à laquelle vous appartenez et, à partir de là, décider librement d’être celui que vous voulez être. Tous nous naissons dans un univers culturel et religieux qui nous est donné « clés en main »; nous sommes les enfants d’une terre et d’un univers culturel qui nous offre ce dont nous avons besoin pour faire nos premiers pas. Il appartient à chacun, par la suite, de décider librement et les yeux ouverts, de ce qu’il fera de son existence. Notre liberté ne signifie pas que nous repartons sans cesse à zéro dans notre existence, mais que nous assumons librement les chemins qui nous ont été proposés par nos prédécesseurs.

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Chronique précédente :
« Je ne crois pas en un Jésus qui est mort sur la croix pour nos péchés. »