ÉCOLE DE LA PRIÈRE 7/8

La prière de Jésus : Jean 17 (deuxième partie)

La prière de Jésus rapportée au chapitre 17 de l'Évangile selon saint Jean se situe après le repas où Jésus a lavé les pieds de ses disciples et avant la passion. Elle est un dialogue intense entre Jésus et son Père. Ce secret, c'est l'unité et l'amour qui sont au cœur de la relation du Père et du Fils. Cette relation est essentiellement ouverte sur le monde, et se manifeste particulièrement à l'égard des disciples.

Il leur fait connaître le Nom du Père (vv. 6 et 11). Dispensateur des dons de Dieu, il leur offre la parole (vv. 8 et 14), et la gloire (v. 22). Il leur donne de partager sa joie d'être en communion intime avec le Père (v. 13). Et comme le Père, il veille sur les disciples, et est en communion avec eux.

Aussi, Jésus prie pour eux. Et quelle intercession! En effet, des versets 6 à 24 du chapitre 17, l'évangéliste présente une longue prière ou Jésus fait mémoire des dons reçus du Père et demande des grâces pour les siens (v. 9). L'objet qu'il désire ardemment est l'unité : Père saint, garde-les en ton Nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous... Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'ils soient un en nous eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé (vv. 11 et 21).

L'unité ne surgit pas seulement de la bonne volonté, du dialogue, d'une dynamique de groupe ou d'une discussion harmonieuse. Elle n'est pas non plus de l'ordre d'une fusion des individus. L'unité naît de Dieu, de la puissance de l'amour réciproque du Père et du Fils, l'Esprit : moi en eux et toi en moi pour qu'ils se trouvent accomplis dans l'unité (v. 23).

Cette union des croyants est le reflet de la gloire du Père en Jésus. Elle est fondée sur l'amour qui unit le Christ Jésus au Père, qui fait que l'autre est plus important que soi. L'union des croyants entre eux se traduira à son tour par l'amour concret et l'offrande de la vie. Et cette unité des disciples entre eux témoignera du mystère de l'unité du Père et du Fils.

La prière de Jésus déborde le moment historique de la Cène où elle fut prononcée. Elle garde sa validité aujourd'hui, puisque Jésus est « notre défenseur » auprès du Père (1 Jean 2,1). Elle demeure présente dans son Église, au cœur du témoignage fragile de ses disciples à travers le temps.

Julienne Côté

Suite de la série :
Une bénédiction : 2 Co 1,3-5

Chronique précédente :
Pour Job, le malheur est-il un don de Dieu?