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Rencontres de foi
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La foi et la rencontre du Christ (14/32)

 

La foi du « bon » malfaiteur
(Luc 23, 33-43)

Les trois évangiles synoptiques mentionnent que deux malfaiteurs ont été crucifiés en même temps que Jésus. Mais Luc est le seul à développer la scène en leur donnant la parole. Avant d’examiner cet échange entre les crucifiés, jetons un regard sur le tableau d’ensemble.

33 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. 34 Jésus disait : «  Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. 35 Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ de Dieu, l’Élu ! »36 Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, 37 et lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » 38 Il y avait aussi une inscription au‑dessus de lui: « Celui-ci est le roi des Juifs. »

39 L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »40 Mais l’autre le rabrouait : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant sous le coup de la même condamnation ! 41 Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » 42  Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

43 Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

     Les moqueries dont Jésus est abreuvé prennent la forme d’une triple tentation qui rappelle celles que Jésus a connues au désert avant d’entreprendre sa mission. Rappelons-nous que l’évangéliste avait terminé le récit des tentations en notant que le diable s’était retiré jusqu’au moment fixé; il semble bien que ce moment est maintenant arrivé. Au début comme à la fin de sa vie publique, c’est l’identité de Jésus qui est mise en question. Dans le désert, le diable avait interpellé Jésus en lui disant : « Si tu es le Fils de Dieu… »; au pied de la croix, les chefs des prêtres, les soldats, l’un des malfaiteurs s’appuient sur les titres messianiques pour tenter Jésus: « Si tu es le Christ de Dieu, … l’Élu, … le roi des Juifs ». Le peuple, quant à lui, se tient comme un spectateur muet. Au désert comme à la croix, la fidélité de Jésus à son être et à sa mission est mise à l’épreuve : en accomplissant un prodige, pourquoi ne se ferait-il pas lui-même le bénéficiaire du bien messianique par excellence : le salut? On tourne Jésus en dérision : s’il réussit à se sauver lui-même, il démontrera alors la réalité et la vérité du salut qu’il est sensé avoir accordé aux autres.

     C’est justement un autre que Jésus va sauver, dans une ultime manifestation de la miséricorde de Dieu. Alors qu’un des malfaiteurs se joint au concert d’injures et de moqueries et lui ordonne de le sauver dans un coup d’éclat, l’autre rappelle à son « collègue » qu’eux méritent leur châtiment tant aux yeux des hommes que de Dieu. Et il se porte à la défense de Jésus en affirmant qu’il n’a rien fait de mal; du coup il proclame que la mort de Jésus est celle d’un juste, d’un innocent. Le « bon malfaiteur » poursuit avec une supplication pleine de foi. Ayant reconnu sa faute (v. 41) et implicitement sa conversion, il se tourne vers Jésus en lui adressant une supplication qui rejoint la mission même de Jésus : Souviens-toi de moi… Quand Dieu se souvient, c’est pour intervenir en faveur des humains par un geste de salut et de libération. Le salut qu’il espère pour les temps de la fin, voici qu’il devient réalité dans son aujourd’hui, comme ça avait été le cas pour Zachée. La déclaration de Jésus ferme la boucle avec l’annonce des anges à sa naissance : Aujourd’hui vous est né un sauveur… et avec la déclaration inaugurale dans la synagogue de Nazareth : aujourd’hui, s’accomplit l’heureuse nouvelle de la libération des captifs et l’annonce de l’année de la faveur de Dieu. Le salut accordé au malfaiteur repentant, ce fils cadet rentrant à la maison paternelle, est le dernier acte de Jésus qui est venu appeler au salut non pas les justes mais les pécheurs.

Yves Guillemette, ptre

Source : Le Feuillet biblique, no 2360. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
13- La foi du lépreux (Marc 1, 40-45)

 

 

 

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