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La foi et la rencontre du Christ (17/32)

 

La foi restaurée des disciples d’Emmaüs
(Luc 24, 13-35)

Le récit des disciples d’Emmaüs ouvre plusieurs perspectives d’interprétation. Retenons notamment deux références. Dans l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église, on y trouve affirmé le lien étroit entre la parole et la fraction du pain, entre l’Écriture et l’Eucharistie. « La Parole et l’Eucharistie sont corrélées intimement au point de ne pouvoir être comprises l’une sans l’autre : la Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique. L’Eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la Sainte Écriture, comme la Sainte Écriture illumine et explique à son tour le Mystère eucharistique. » (no 55).

    Marcel Dumais présente l’expérience d’Emmaüs comme un modèle d’évangélisation (La nouvelle évangélisation. Cinq modèles bibliques, Montréal, Médiaspaul).

13 Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, 14 et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
[…]
28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. 29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
30 Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. 31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible.
32 Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »33 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : 34 « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
35 À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux en rompant le pain.

    On peut aussi voir dans ce récit de la rencontre des deux disciples avec le Ressuscité comme une catéchèse sur la foi et la vie chrétienne. Cléophas et son compagnon ou compagne dont l’anonymat permet de nous y reconnaître, connaissent une purification de leur foi. Ils avaient suivi Jésus mais ne l’avaient pas vraiment connu. Leur espoir messianique les avait aveuglés au point qu’ils avaient enfermé Jésus dans le modèle étroit d’un libérateur politique. Il leur faudra un cours accéléré d’exégèse, une relecture des Écritures par leur mystérieux compagnon de route pour ouvrir leur cœur à l’intelligence du plan divin de salut. Mais c’est la fraction du pain, signe mémorial de la vie de Jésus partagée par amour, qui ouvrira leurs yeux et témoignera de la vérité de la Parole présente sur leur chemin. La rencontre du Ressuscité à travers sa Parole partagée et sa Vie fractionnée provoque la restauration de leur foi et oriente leur espérance vers l’accomplissement du monde nouveau de Dieu.

    Les disciples d’Emmaüs nous rejoignent dans notre propre expérience chrétienne. Le quotidien de notre vie est comme une route qui nous fait traverser toutes sortes de situations et d’événements qui nous façonnent. En les relisant et en les reliant les uns aux autres, on finit par y trouver un fil conducteur. Cet exercice est-il éclairé par notre foi au Christ ? Vivons-nous le quotidien avec cette foi en la présence du Christ qui fait route avec nous? Je doute que le rythme trépidant de notre vie nous offre cette possibilité. Pourtant le Christ se présente discrètement à nous comme le compagnon mystérieux qui écoute les joies et les peines, les espoirs et les déceptions, les satisfactions et les faims, les richesses et les pauvretés qui constituent notre expérience de vie. Y a-t-il à travers tout cela un espace qui ne demande qu’à être habité davantage par la présence du Christ, comme ce désir des disciples que Jésus reste avec eux.

    Avec nos agendas bien chargés, nous avons de plus en plus besoin de haltes qui nous permettent de reprendre souffle. C’est dans l’intimité de leur maison et d’un repas partagé que le Ressuscité se fait reconnaître des disciples là travers la fraction du pain, le signe de sa vie donnée par amour. Nos eucharisties ne sont-elles pas cette halte qui nous permet de reconnaître le don du Christ ? Et après avoir communié à lui, n’avons-nous pas alors « l’application » requise pour relire la route du quotidien et essayer d’y reconnaître la présence du Christ qui nous a échappé soit qu’il était trop discret, soit que nous étions trop distraits ?

Yves Guillemette, ptre

Source : Le Feuillet biblique, no 2363. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
16- Quand la foi ne peut être consentie (Marc 3, 1-6)

 

 

 

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