1. Les psaumes : des dialogues

Comme en synthèse des interventions de la Journée biblique 2013 du diocèse de Montréal, les articles qui suivent voudraient lancer une invitation à laisser ces mêmes psaumes interpeller nos habitudes de prière en proposant sept clefs essentielles de la prière des psaumes. Il s’agit de constater ce qu’est la prière des psaumes. Nous pouvons encore apprendre de cette prière venue des siècles.

     Première constatation : les psaumes expriment un dialogue incessant entre Dieu et les croyants [1]. Bien sûr, les psaumes sont des paroles humaines adressées à Dieu. C’est là le premier aspect de la prière des psaumes : des croyants ont parlé à Dieu et souvent très fort.

     Mais n’oublions pas le second aspect : Dieu parle à travers les psaumes. Autrement dit, les psaumes ne sont pas un monologue, où l’être humain parlerait à Dieu sans arrêt. Au contraire, les psaumes supposent qu’un dialogue a déjà eu lieu et a déjà porté des fruits, et ils sont animés de cette conviction qu’on peut parler, parce que Dieu écoute et tient compte de ce qu’on lui dit. Il y a donc ce qu’on pourrait appeler une structure dialogale dans les psaumes, où on entrevoit toujours une interaction entre les cris de l’homme et l’écoute bienveillante et efficace de Dieu.

Quand j’appelle, réponds-moi,
Dieu, ma justice!
Dans la détresse tu m’as soulagé;
Par pitié, écoute ma prière (…)
Quand j’appelle le Seigneur, il m’écoute (Ps 4,2. 4)

     La question qui se pose alors pour nous est de voir si nos prières ne seraient pas devenues des monologues, où nous avons tant à dire, mais où nous prenons si peu le temps de nous arrêter pour laisser Dieu se dire. Et si le plus important de la prière venait de ce que Dieu pourrait nous dire!

[1] Voir « Appeler (Crier) » et « Parole » dans J.P. Prévost, Petit dictionnaire des psaumes, Cahiers Évangile 71, 1990, pp. 11 et 42.