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chronique du 18 mars 2016

 

« Laisse-le encore cette année » (Luc 13, 6-9)

La parabole du figuier stérile

La parabole du figuier stérile
Eugène Burnand (1850-1921)
Gravue, 1908, composition aux trois crayons N°27

À l’occasion du troisième dimanche du Carême, la liturgie nous propose la parabole du figuier dit stérile, dans laquelle on retrouve un dialogue entre un maître et un serviteur. Ce maître manifeste déjà une certaine patience car pendant trois ans il vient y chercher du fruit et n’en trouve pas. Son droit de propriété l’autorise et lui donne pouvoir de vie ou de mort sur ce figuier improductif.

 

     Mais ce maître s’en ouvre à son serviteur qui espère aussi les fruits mais qui tout au long de l’année apporte des soins appropriés à ce figuier qu’il chérit sans voir aucun signe de tout le bien dont il entoure cet arbre. À son maître patient déçu à répétition à l’égard de ses attentes qui propose de le couper, il suggère de le laisser encore une année. Heureux maître qui peut compter sur la sagesse d’un tel serviteur!

     Qu’elle est notre attitude fondamentale en regard du mal? De l’apparente inutilité d’une existence qui consomme toutes nos énergies sans porter de fruits? De l’apparente insignifiance de tous nos efforts consentis sans y percevoir aucun résultat? De la frustration d’être privé de la joie parce que la promesse n’arrive pas?

     Sommes-nous comme le maître tenté par la coupure ou par la sagesse du serviteur inutile qui ne désespère pas encore d’y retrouver du fruit en réclamant un nouveau temps pour soigner avec plus d’intensité ce figuier décevant auquel il s’est attaché? La stérilité du figuier fait-elle retentir en nous le cri de la Bonne Nouvelle mettant en nous des énergies nouvelles comme le chante Jacques Berthier?

     La stérilité du figuier ne serait-elle pas du même ordre que la stérilité d’Élisabeth qui devient le signe pour Marie de l’œuvre que Dieu accomplit en elle à travers son consentement à son appel et à sa vocation? Cette stérilité n’appelle-t-elle pas une fécondité autre qui ne peut naître que dans l’attitude de celui qui ne coupe pas mais qui laisse le temps au Souffle de faire son œuvre par la patience et l’obéissance à la réalité dans laquelle le maître du ciel et de la terre vient à sa rencontre?

Pierre Desroches

Suite de l'article :
La parabole du figuier : parole aux lecteurs (Luc 13, 6-9)

Article précédent :
« Et des bergers étaient... » (Luc 2, 8-13)