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Le livre de Ruth (8/8)
 

La fête de Shavouôt

La lecture du livre de Ruth fait partie de la liturgie de la fête de Shavouôt. Cette fête reçoit plusieurs appellations : fête de la moisson (Hag ha-Qasir : Exode 23, 16), fête des semaines (Hag ha-Shavouôt : Deutéronome 16, 10), jour des prémices (Yom ha-Bikkurim :  Nombres 28, 26). Célébrée 50 jours après Pesah, la Pâque, elle est aussi appelée Pentecôte. La tradition la rattache à l’offrande des fruits de la première récolte qui a suivi l’entrée en terre promise.

    Comme d’autres fêtes importantes du calendrier juif, Shavouôt a une origine agricole. Elle a lieu au début de l’été, lorsque l’on fait la dernière moisson de l’année, celle du blé. Le cultivateur est invité à présenter au Seigneur les fruits de la moisson, symbolisés par l’offrande de deux pains : À partir du lendemain du sabbat, jour où vous aurez apporté votre gerbe avec le geste d’élévation, vous compterez sept semaines entières. Le lendemain du septième sabbat, ce qui fera cinquante jours, vous présenterez au Seigneur une nouvelle offrande. Vous apporterez de chez vous deux pains à offrir avec le geste d’élévation, chacun de deux dixièmes de fleur de farine cuits au levain, en prémices pour le Seigneur (Lévitique 23, 15-17).

    Comme la Pâque, la fête de Shavouôt a été rattachée elle aussi à la célébration d’un événement de l’histoire du peuple élu, en l’occurrence le don de la Torah sur le Sinaï que l’on fixe trois mois après la sortie d’Égypte. La tradition orale parle de Shavouôt comme de la « clôture » de la Pâque, en mémoire de l’arrêt du peuple devant le Sinaï pour recevoir la Torah. Célébrée le cinquantième jour après la Pâque, soit au terme de 7 semaines, on voit se dessiner le lien entre les deux fêtes. La libération de la servitude trouve son accomplissement dans le don de la Torah. Au temps du Temple, on traduisait symboliquement cet accomplissement par l’offrande du pain d’orge à Pesah, signe de misère, et celle de deux pains de blé à Shavouôt, signe de la vie et de la liberté associées à la Torah. On signifiait ainsi que Dieu avait libéré son peuple pour lui donner la Torah, expression de sa volonté de vivre en alliance avec un peuple libre.

La liturgie de la fête de Shavouôt

  • La lecture de la Torah est tirée de Exode 19-20, où l’on trouve les Dix Paroles, le Décalogue. C’est le cœur de la Torah : ces paroles sont d’une part l’engagement de YHWH à maintenir son peuple dans la liberté qu’il lui a acquise en le faisant sortir de la maison de servitude, et d’autre part l’engagement d’Israël à servir exclusivement le Seigneur Dieu et à respecter la liberté et la dignité de chacun de ses membres par la pratique du droit et de la justice.
  • La lecture prophétique est celle d’Ézéchiel 1 à 3, 12. La vision par le prophète du char divin évoque la révélation de YHWH dans toute sa splendeur sur le Sinaï, entouré d’une multitude d’anges.
  • La lecture du livre de Ruth présente le témoignage de ce que la Torah peut accomplir d’excellent dans la vie d’une personne : l’amour, la bonté, la piété, l’humilité. Et comme Ruth est une étrangère du pays de Moab, on montre ainsi que la Torah déborde Israël et s’adresse à tout être humain.
  • Il y a aussi une coutume rattachée à la fête qui consiste à passer la nuit à lire et étudier la Torah. On appelle cet exercice le Tiqqun leil-Shavouôt, c’est-à-dire «édification, réparation, correction, amélioration». Selon la tradition, Dieu a créé le monde imparfait pour donner l’occasion à ses créatures de le rendre meilleur en se consacrant à l’étude et à la pratique de la Torah. Puisque Dieu a créé le monde par la puissance de sa parole, c’est en écoutant et en observant sa parole que les croyants contribuent à son achèvement.
  • « Béni sois-tu, Seigneur notre Dieu, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par ses commandements et nous a ordonné de nous occuper des paroles de la Torah. Rends agréables, Seigneur notre Dieu, les paroles de la Torah à notre bouche et à la bouche de ton peuple la maison d’Israël. » (Prière du matin).

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2207. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le livre de Ruth - Le statut de l'étranger en Israël

 

 

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