LE FEU (4/6) | |||||
Le temps de la décision
À venir jusqu'ici, nous avons décrit le feu sous deux grands aspects : d'une part, il manifeste la présence agissante et libératrice de la Parole du Seigneur dans l'histoire du peuple d'lsraël et, d'autre part, il est évoqué comme le lieu de la purification ou du châtiment. Pour les chrétiens et les chrétiennes, le symbole du feu, associe à la vie et à l'action de Dieu dans, par et pour le monde, n'a de sens qu'à la lumière de celui qui n'avait de zèle que pour la cause de Dieu et celle de la personne humaine : Jésus Christ. Selon l'évangéliste Luc, Jésus est venu nous visiter dans la condition humaine pour recevoir un baptême. La vocation de Jésus est donc essentiellement liée au symbole de l'eau du baptême qui évoque la souffrance et la Passion. Accomplir la volonté de Dieu et manifester sa gloire par la Résurrection c'est, d'abord et avant tout, passer par le chemin de la Croix. Cette voie douloureuse et violente de la mort de Jésus nous dévoile un aspect fondamental de son identité. Jésus n'est pas un personnage neutre. Sa foi et son espérance l'ont conduit à prendre position en faveur de l'unique et vrai Dieu qui est Amour pour tous les exclus du monde. Plus encore, il s'est défini non seulement comme le révélateur de Dieu, mais comme le révélé de Dieu en qui commence le temps du salut. Les conséquences de cette option radicale, comme on le sait, ont été dramatiques. Jésus doit donc plonger dans l'eau. Mais nous, face à Jésus, nous sommes emportés par le feu qu'il est venu allumer en plongeant dans l'eau. Personne ne peut être neutre devant Jésus. Nous sommes tous, par le témoignage de son uvre, invités au temps de la décision qui a les mêmes conséquences qu'un feu de brousse. Car choisir le Dieu de paix, d'amour et de communion en Jésus Christ, c'est créer une division d'avec ceux et celles qui refusent l'exigence des béatitudes. En d'autres termes, la vie des disciples est essentiellement liée à celle de Jésus jusqu'à être embrasée du feu de l'Esprit comme ce fut le cas pour les témoins d'Emmaüs. C'est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé! C'est un baptême que j'ai à recevoir, et comme cela me pèse jusqu'à ce qu'il soit accompli! Pensez-vous que ce soit la paix que je suis venu mettre sur la terre? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais, s'il y a cinq personnes dans une maison, elles seront divisées : trois contre deux et deux contre trois. On se divisera père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, belle-mère contre belle-fille et belle-fille contre belle-mère (Luc 12, 49-53). Benoît Miller
Au cur des pèlerins, le feu du Ressuscité Chronique
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