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chronique du 1er novembre 2013

 

Sexualité, mariage et Bible 2/3

Bible Love

Source : nickfinnis.deviantart.com/art/Bible-Love-19291834

Lire le début de l'article : « La sexualité est partie intégrante de l’amour »

« Est-ce un péché de faire l’amour avant le mariage? »

      J’en viens à votre première question. Je vous avoue qu’elle me fait sourire parce que je me retrouve face à une vieille interrogation morale sur le permis et le défendu. En plus de cela, vous me demandez de dire ce qui est péché et ce qui ne l’est pas. J’estime que, sur ce plan, certaines clarifications sont nécessaires.

      Pour situer le débat dans une perspective plus large, je voudrais vous rappeler que les rituels autour des questions de mariages ont été et sont encore multiples et variés. Ce que l’on appelait les fiançailles en font partie. Dans certaines traditions, comme le judaïsme, les relations sexuelles entre fiancés ne posaient pas trop de problèmes; dans certaines sociétés traditionnelles, on attend le premier enfant pour célébrer le mariage; dans d’autres encore, la jeune femme est soumise à la tyrannie des pères ou des frères qui n’hésitent pas à la condamner à mort si elle se permet un écart de comportement. C’est dire la diversité des traditions culturelles et religieuses...

      Aujourd’hui, dans nos pays marqués par l’empreinte du christianisme, le mariage à l’église n’est demandé, très souvent, qu’à la suite de nombreuses années de vie commune. Nous ne vivons plus au sein d’une société qui règlemente encore de façon stricte, les rapports sexuels. Les femmes ont acquis une liberté individuelle dont elles usent sans que cela pose problème. Nous vivons désormais dans un monde marqué par l’individualisme où chacun estime avoir le droit de vivre comme il veut, selon ses choix personnels. Est-ce mieux ou moins bien qu’avant? Le sujet n’est pas là. Disons que la pression sociale ne joue plus comme autrefois. Elle s’exerce parfois dans l’autre sens et pousse des jeunes à avoir des relations sexuelles prématurées « parce que tout le monde le fait! » et que l’on ne veut pas être différent de l’autre... Ce n’est pas nécessairement plus équilibrant pour les personnes.

      Venons en maintenant à la notion de péché qui apparaît dans la question. C’est un vieux mot, chargé d’histoire et de significations. Il apparaît très tôt dans la bouche des prophètes qui dénoncent d’une part les infidélités du peuple d’Israël, incapable de vivre la fidélité à l’alliance conclue avec son Dieu au désert, et son attachement au culte des divinités cananéennes (voir Ex 32 l’épisode du veau d’or). Par ailleurs, un homme comme le prophète Amos (vers 750 av. J.C) n’hésite pas à dénoncer « les vautrés de Samarie », la classe dirigeante qui ne rêve que d’enrichissement au mépris des pauvres et des petits. Quand arrive le malheur avec les armées babyloniennes et le temps de l’exil, la cause en est toute trouvée : les péchés d’Israël. Dans cette compréhension du péché, il y aura toujours la notion d’infidélité à l’amour et la transgression de l’appel de Dieu (le Décalogue) à vivre selon la loi de l’alliance.

      Dans les évangiles, Jésus garde la même perspective prophétique. Il reprend d’ailleurs à son compte quelques-unes des paroles des prophètes, dénonçant de manière très forte l’hypocrisie religieuse et l’oubli du prochain. Dans la parabole du « Bon Samaritain », il indique très clairement la direction, au scribe qui lui demande quel est le plus grand commandement (voir Lc 10,25-37). Aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même constitue l’essentiel de la loi divine. En Mt 25, dans la parabole du Jugement dernier, l’unique question qui préoccupe le Seigneur porte sur l’amour que nous aurons eu à l’égard des plus petits d’entre nos frères. Les questions touchant la sexualité humaine ne sont nullement prévalentes. L’unique question qui préoccupe le Seigneur au matin de Pâques est celle qu’il pose par trois fois à Pierre : « Pierre m’aimes-tu? » (Jn 21, 15-17).

Roland Bugnon

Suite de l'article :
« Que dit la Bible au sujet des relations pré-conjugales? »

Article précédent :
La dîme : son origine et son utilité

 

 

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