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La lampe de ma vie
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chronique du 2 décembre 2016

 

Que disent les évangiles sur le mal, la haine et la violence ? 1/2

Le Jardin d'Eden et la chute de l'homme

La guérison de l'aveugle de naissance. Mosaïque.

Durant la période qui sépare le retour de l’Exil de la naissance du christianisme, la question de la violence prend des accents nouveaux. Le peuple d’Israël a fait l’expérience du malheur ou de la violence aveugle qui frappe indifféremment le juste et l’injuste, le bon comme le méchant. Comment comprendre la justice de Dieu dans une telle situation ?

Dieu source du malheur ?

À l’époque de Jésus, on continue d’attribuer à Dieu le malheur qui frappe l’individu ou un groupe de personnes. La démonstration en est donnée dans la question des disciples à Jésus face à un aveugle de naissance :

En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » (Jn 9,1-3)

Dans la question des disciples, on reconnaît bien les questions que font naître un malheur, une maladie dégénérative, un accident ou une mort prématurée. « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu ? » ou « Qui donc cherche à me nuire ? » Ce type d’interrogation a perduré jusqu’à nos jours. Désir d’éclairer ce que l’on ne comprend pas, tentation de l’attribuer à Dieu ou à quelqu’un. En Luc, Jésus offre une réponse claire :

À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer… Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout !… Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout… » (Lc 13,1-5)

La réponse de Jésus est claire. Il ne faut pas imputer à Dieu, ni à personne d’autre, la cause d’une violence accidentelle. Un tel événement doit simplement inciter le disciple à la vigilance. Dieu n’est pas à l’origine des catastrophes qui surviennent dans le cours du temps. Un tremblement de terre, une éruption volcanique, un tsunami ont des conséquences tragiques, c’est vrai ! Mais Dieu n’y est pour rien. Les lois de la nature, que nous connaissons fort bien aujourd’hui, doivent nous inciter à la prudence. Malheureusement cette vertu n’a plus cours, tellement sont nombreux ceux et celles qui cherchent à franchir les limites.

La violence des rapports sociaux

Si la violence « naturelle » ne suscite plus trop de débats, il en va autrement de la violence qui s’invite dans les rapports sociaux, au sein des familles, dans la société, entre des peuples. Elle impose sa force au mépris du droit de l’autre et devient meurtrière lorsqu’elle atteint son paroxysme dans la guerre de conquête. C’est la violence la plus ressentie, celle qui a pour effet premier la destruction de l’autre. La femme violée, l’enfant abusé, ou encore l’homme humilié et méprisé sont à jamais marqués par elle. Lorsqu’un peuple est conquis par plus fort que lui, et occupé militairement, toute la population est soumise à un lourd impôt. À l’époque de Jésus, la puissance romaine impose sa loi implacable à l’ensemble du Moyen-Orient et la moindre révolte est mâtée par des massacres. De plus, pour inspirer la terreur à l’ensemble de la population, les crucifixions se multiplient et les soldats romains laissent, le long des routes, les condamnés mourir lentement, étouffés progressivement sous leur propre poids dans d’atroces souffrances.

Le peuple juif supporte très mal l’occupation romaine. L’occupant est haï plus que tout et l’attente d’un Messie qui libèrera Israël de cette tutelle, est inscrite au plus profond des cœurs. À la suite des signes ou des miracles accomplis par Jésus, beaucoup se mettent à espérer qu’il est ce messie-là. Son refus d’endosser le rôle du chef de guerre en décevra beaucoup et les foules qui le suivaient, enthousiastes au début, finiront par le quitter, déçues de ne pas trouver en lui la réponse qu’elles espéraient. Jésus ne prendra pas les armes  pour lutter contre la violence qui frappe son peuple. Et pourtant la réponse qu’il donne au problème de la violence est unique et va marquer l’histoire humaine.

Lire la suite : L’attitude de Jésus face aux « pécheurs »

Roland Bugnon

Article précédent :
L’origine du mal et de la violence selon la Bible

 

 

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