INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Symbole biblique
  montagne
Imprimer

LA COUPE 3/5

 

Le vin dans la Bible

introduction | coupe du salut | vin | sang du Christ | nouvelle alliance

Noé plante une vigne

Noé plante une vigne
détail d'un vitrail de la cathédrale de Chartres

     La Bible mentionne pour la première fois le vin dans un contexte d'alliance. Après le récit du déluge. Noé plante une vigne. D'après la version araméenne du Targum, le plant de la vigne provenait du Paradis. Les flots du déluge l'avaient déraciné, puis entraîné. Toujours, selon la version du Targum, lorsque Dieu avait créé le fruit de la vigne, il l'avait mis en réserve sous son trône pour les jours du Messie. La mission de ce dernier serait de donner le vin mis en réserve par Dieu avant la création. La littérature apocalyptique célèbre la fertilité extraordinaire de la vigne aux jours du Messie.

     Le chant d'Isaïe 5 compare le peuple d'Israël à une vigne : La vigne du Seigneur Sabaot, c'est la maison d'lsraël. Si le prophète applique cette image au peuple, c'est pour rappeler que Dieu en attend du fruit. Le plant de choix doit donner un vin excellent.

     Dans la tradition deutéronomique Dieu donne la terre avec ses richesses à son peuple. Si ce dernier est fidèle à l'alliance. Dieu bénit les fruits de la terre, le froment, le vin et l'huile fraîche (Dt 7,12-13). Nous sommes à la fin de la vie nomade et au début de la sédentarisation. Israël a gardé le souvenir de grappes énormes rapportées par les éclaireurs envoyés par Moïse (Nb 13,20[2].

     L’installation en terre promise s'est révélée comme une préfiguration de la possession paisible que les derniers temps allaient assurer à Israël et que devait marquer une extraordinaire fécondité des vignobles. Les montagnes distilleront du jus de raisin et toutes les collines se liquéfieront… Ils planteront des vignes et en boiront le vin (Am 9,13-14). À cette implantation définitive sur la terre des promesses correspond chez Osée et Jérémie le thème des épousailles irrévocables de Yhwh avec son peuple. Le vin, l'huile et le blé jouent de nouveau un grand rôle dans cette allégresse nuptiale. Même dans le Cantique des Cantiques, les charmes de l'épouse évoquent la douceur capiteuse du vin (Ct 5,1; 7,10).

     Dans ce contexte l'abstinence des Réchabites dont parle Jérémie 35,6-7 prend un surplus de sens. Ils se refusent à considérer la conquête de la terre comme définitive; ils n'admettent pas qu'en Israël on s'installe. Le véritable vin, c'est le Messie qui l'apportera.

     La Sagesse divine personnifiée est comparée à la vigne : Comme la vigne j'ai fait germer la grâce. Mes fleurs donnent des fruits de grâce et de richesse. Venez à moi, vous qui me désirez (Si 24,17-18).

     Dans le rituel de la Pâque le vin, défini dans la littérature juive comme le sang de la vigne, exprime l'espérance eschatologique. Les quatre coupes de vin répondent, selon l'exégèse de R. Banaya, aux quatre expressions quidésignent la rédemption d'Israël dans le texte d'Exode 6,6 (J. Pes 10, 37c).

2. Pour les Pères de l'Église, cette scène évoque le résumé de l'histoire du salut. Les deux porteurs symbolisent les deux Testaments qui tiennent sur le bois le Christ, la vigne. Celui qui ouvre la marche ne voit pas la grappe ni celui qui suit. Le deuxième porteur, symbole du Nouveau Testament, voit le Christ-vigne et l'Ancien Testament qui ouvre la marche. Cf. Hippolyte, De anti­christo II, PG 10,737A.

suite : Du vin au sang du Christ

Frédéric Manns

Lire aussi :
La coupe

Chronique précédente :
Les cendres