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LA COUPE 4/5

 

Du vin au sang du Christ

introduction | coupe du salut | vin | sang du Christ | nouvelle alliance

Le Christ et le calice

Le Christ et le calice
Juan de Juanes
Musée des Beaux Arts, Budapest

     Dans ce contexte eschatologique la parole de Jésus prend tout son sens : Je ne boirai plus du produit de la vigile jusqu'à ce que le Royaume de Dieu soit venu (Lc 22,18). Le vin de la coupe eucharistique devient le signe de la communication de l'Esprit : Nous avons été abreuvés par un seul Esprit  (1 Co 12,12-14).

     Dans la Didachè, la signification eucharistique de la vigne est manifeste : « Nous te bénissons, notre Père, pour la sainte vigne de David que tu as révélée par Jésus ton serviteur. »

     Hippolyte de Rome, dans son Traité sur les Bénédictions d’Isaac et de Jacob, commente la bénédiction de Nephtali de Genèse 49,21 en ces termes : « La vigne spirituelle était le Sauveur; les sarments et les pampres sont les saints, ceux qui croient en lui; les grappes, ses martyrs; les arbres qu'on marie à la vigne montrent la Passion. Les vendangeurs sont les anges; les corbeilles dans lesquels sont récoltés les fruits de la vigne sont les apôtres. Le pressoir est l'Église et le vin, la force de l'Esprit. » [3]

     Isaac d'Antioche, dans son Homélie contre les juifs [4] commente la bénédiction de Jacob à Juda : « Ce n'est pas avec le sang des sacrifices qu'il accomplit l'offrande, mais avec du vin. Il lave son manteau qui est devenu rouge avec le sang des raisins, non avec des sacrifices. Ses yeux sont plus brillants que du vin et ses dents plus blanches que du lait. Qu'avec du vin il abolit les sacrifices, c'est là son signe de gloire. » La portée ecclésiale du logion eschatologique ressort clairement de ce texte. La coupe eucharistique est le signe de la gloire du Royaume déjà inauguré.

     Jérôme, dans sa Lettre 120, souligne l'accomplissement sacramentaire des paroles de Jésus : «  Nous buvons son sang et sans lui nous ne pouvons nous abreuver. Chaque jour, dans les sacrifices qu'il a institués, nous foulons les moûts rubescents, produits par la vraie vigne de Sorec, qui signifie « élue » ; nous buvons le vin qui en est extrait dans le royaume du Père, non pas selon la vétusté de la lettre, mais dans la nouveauté de l'Esprit, en chantant ce cantique nouveau que nul ne peut chanter si ce n'est dans le Royaume de l'Église qui est le royaume du Père. »

     Origène, dans le Commentaire sur le Cantique 3, demande d'être introduit au festin de la sagesse : « Le vin qui procède de la vraie vigne est toujours nouveau : toujours par les progrès des disciples se renouvelle la connaissance de la science et de la science divine. C'est pourquoi Jésus dit à ses disciples : Je le boirai avec vous, nouveau, dans le royaume de mon Père. Car toujours la connaissance des secrets et la révélation des mystères par la sagesse de Dieu se renouvellent, non seulement pour les hommes, mais aussi pour les anges et les puissances célestes. »

     Dans la « maison du vin » dont parle le Cantique, Origène discerne le Royaume céleste. Les vignes en fleurs du Cantique 2,13 sont les Églises répandues dans tout le monde. Ces vignes fleurissent lorsqu'elles accèdent à la foi et lorsqu'elles sont parées de la suavité des œuvres de piété.

3. Bénédictions d'Isaac et de Jacob.
4. Or Ch 1961, 49.

suite : La nouvelle alliance en son sang

Frédéric Manns

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La coupe

Chronique précédente :
Les cendres