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La lampe de ma vie
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chronique du 15 mai 2015

 

Laisser la Parole vivante de Dieu s’exprimer 2/5

La vraie vigne

La vraie vigne
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Deux nouveaux textes de Jean vont nous permettre de faire un pas de plus dans l’écoute des Écritures : l’appel des premiers disciples et la parabole de la vigne et des sarments. Ces deux textes offrent une réponse à la question qui se pose à propos de l’annonce de Jésus le Christ. Résumons-la en quelques mots : on ne peut annoncer aux autres Jésus comme Parole vivante de Dieu sans « demeurer auprès de lui et en lui ». Mettons-nous à l’écoute de ces deux textes!

Venez et vous verrez! 

Les deux disciples entendirent ce qu’il (Jean-Baptiste) disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » (Jn 1,37-39)

     Mis au début de son évangile, ce récit rappelle au lecteur que la pleine connaissance de Jésus ne peut de faire qu’au terme d’un processus qu’il faut accepter de faire. « Venez, et vous verrez. » La réponse donnée par Jésus à l’interrogation des deux disciples n’est ni un discours tout préparé ni une réponse claire et définitive. Jésus les invite à venir voir, à se mettre en route. Il ne veut pas des disciples passifs ou discoureurs, mais des hommes et des femmes disposées à prendre avec lui la route semée d’embûches qui le conduira jusqu’à Jérusalem et sur la Croix. C’est au cours de ce long processus que le disciple va faire la pleine découverte de Jésus comme Christ et Sauveur. L’un des problèmes de la prédication chrétienne tient au fait qu’elle a souvent été conçue comme de grands discours que le peuple n’a qu’à écouter et qui tiennent plus de l’exercice de style que du témoignage de la foi. L’auditeur d’une prédication doit se sentir interpellé, mis en route par ce qu’il entend. Ce n’est pas le prédicateur qui l’interpelle, mais Jésus, le Verbe ou la Parole toujours vivante de Dieu. Une bonne prédication est une invitation faite aux participants à une célébration et qui les met en route, en les bousculant si nécessaire. Les auditeurs doivent en ressortir avec, gravées dans leur cœur, l’appel que Jésus leur adresse. Il touche chacun dans sa particularité.

     Le prédicateur est souvent placé dans la position de « celui qui sait » et qui doit enseigner les autres. Il risque alors de prendre la posture du professeur ou du donneur de leçons. Il a toutes les chances de manquer sa cible. Lorsque Jésus s’adresse à ses premiers disciples, il se contente de leur dire « Venez et vous verrez! » Il les considère comme des hommes libres et responsables qui ont à se faire leur propre opinion et à décider du choix qu’ils feront. Rien n’est joué d’avance. L’acte de foi ne vient pas au terme d’une démonstration intellectuelle, mais à la suite du témoignage que des hommes et des femmes, par l’ensemble de leur vie, rendent à Jésus.

Demeurez en moi

     Un deuxième texte permet d’approfondir cet aspect précis. Il s’agit de l’image de la vigne et des sarments que Jésus utilise dans son dernier discours. Lisons quelques versets particulièrement éclairants :

Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15,4-5)

     Remarquons l’insistance de Jean dans son utilisation du mot « demeurer » en Jésus. Ce texte est clair! La fécondité de l’action d’un disciple de Jésus est étroitement liée à sa capacité de « demeurer en son amour » parce que tout ce qu’il peut apporter à quelqu’un – comme dans une prédication ou un enseignement – vient de plus loin que lui, de Jésus lui-même. Encore une fois, une bonne prédication n’est pas liée au côté brillant du prédicateur – je ne néglige pas cet aspect, je le mets à sa juste place –, mais à son souci de donner à Jésus la possibilité de se manifester en elle.

     On perçoit, dans ce deuxième texte, combien cette invitation et cette mise en garde concernent en premier lieu le disciple – prédicateur, catéchiste ou animateur pastoral – dans sa vie personnelle. Il ne peut parler de manière vraie et convaincante que dans la mesure où il s’est nourri lui-même à la sève de la vigne. S’il a su demeurer dans l’amour du Christ et grandir dans le « terreau spirituel » que constitue cet amour, il ne va pas discourir sur l’évangile, mais laisser la Parole vivante de Dieu s’exprimer en lui. L’auditeur ne s’y trompe pas. La parole qui maintient son esprit éveillé est celle qui sait parler à son cœur, parce qu’elle tire son origine d’un cœur convaincu par les mots qu’il prononce et la méditation qu’il fait. Il n’est pas possible de parler de Jésus comme source d’inspiration et Sauveur, si l’on n’est pas soi-même convaincu par la parole que l’on prononce. Trop de prédications ne sont que des paroles creuses et sans signification. Il ne suffit pas d’être un puits de science pour être un sage ou un saint, il est nécessaire d’avoir pris le temps de la longue et lente germination qui fait grandir les bons fruits que la plante donnera. Quels sont ces fruits? Pensons à ce que Paul souligne dans sa lettre aux Galates (5,23) : « Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » Un prédicateur de la Bonne Nouvelle de Jésus le Christ est celui ou celle en qui l’Esprit Saint a pu faire produire son fruit. Pour s’en convaincre, il suffit de porter le regard sur les grandes figures du christianisme de ce temps. Chacun en connaît l’une ou l’autre. Ce furent de grands spirituels, des hommes et des femmes pour qui demeurer dans l’amour du Christ n’est pas ou n’était pas un vain mot.

     La prochaine fois, nous ferons un pas supplémentaire en portant notre réflexion sur le fruit de toute prédication.

Roland Bugnon

Lire la suite :
Annoncer Jésus, comme Christ et Sauveur

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La fiction au service de la foi

 

 

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