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LES BÉATITUDES (10/10)

 

Un appel au bonheur
Une religion d'espérance

PAR YVES GUILLEMETTE

| heureux | pauvres | doux | affligés | justice |
| miséricordieux | coeurs purs | artisans | persécutés | bonheur |

 

On a souvent taxé les Béatitudes d'être un appel à la résignation ou une utopie qui permet de rêver à un monde meilleur, en attendant que passe ce monde marqué par le mal. C'est se méprendre sur le message des Béatitudes; peut-être même que ce message a été mal compris et utilisé à des fins pour lesquelles il n'était pas destiné. Placées par saint Matthieu au tout début du discours inaugural de Jésus, les Béatitudes sont les premières paroles de Jésus. Par elles, Jésus ouvre un chemin d'avenir pour tout être humain qui reconnaît sa pauvreté devant Dieu et veut changer quelque chose à sa vie, ou qui veut trouver en Dieu le sens de sa vie. Les Béatitudes sont une proclamation de bonheur dont la plénitude n'est peut-être pas pour aujourd'hui, mais qui commence à être accessible maintenant. Dans le texte qui suit, le bénédictin Jacques Dupont nous aide à saisir le message des Béatitudes.

Porteuses d'un message théologique et christologique, enseignement qui appelle une transformation de nos manières de penser et d'agir, les béatitudes sont d'abord une proclamation de bonheur. On ne doit pas l'oublier.

Proclamation de bonheur, et pas seulement promesse de bonheur. Les béatitudes déclarent heureux ceux dont elles parlent. Les pauvres, ou les pauvres en esprit, sont heureux; ils le sont effectivement au moment où on le leur dit. Tout au plus ont-ils à en prendre conscience. Les béatitudes ne sont ni une promesse ni un souhait, mais une formule de félicitation.

De toute évidence cependant, le bonheur proclamé dans le premier membre de chaque béatitude ne se comprendrait pas sans la promesse énoncée dans le second. Considérée en elle-même, la situation présente des pauvres (ou des pauvres en esprit) ne pourrait pas être appelée heureuse. Elle n'apparaît telle que si on la considère dans le rapport qui l'unit à un avenir. La pauvreté des pauvres, ou l'humilité des pauvres en esprit, est porteuse d'avenir, gage de bonheur futur. C'est par là qu'elle-même peut être appelée heureuse.

Appuyée sur une promesse, la religion des béatitudes ne peut-être qu'une religion d'espérance. Mais l'enracinement de la promesse dans une situation actuelle préserve cette espérance de la tentation de s'évader hors du réel. Le présent tire son sens de l'avenir dont il porte la promesse. Les contraintes et les exigences du moment présent sont précisément les points d'où jaillit la joyeuse espérance qui transfigure l'existence du croyant.

Le message des Béatitudes, Cahiers Évangile 24, Paris, Cerf, 1978, p. 62.

Source : Le Feuillet biblique 1519 (1994).

Article précédent :
Plus ou moins Parole de Dieu?